Un peu d'histoire...

Selon plusieurs historiens, la pratique aurait principalement été développée par des Noirs durant l’ère de l’esclavage, et principalement dans les grands centres urbains de Recife, Salvador et Rio de Janeiro. Interdite par le Code pénal de 1890, la capoeira a longtemps été associée au monde de la rue et de la criminalité. Ainsi, les individus surpris à la pratiquer étaient passibles de sanctions comme la torture, l’humiliation sur la place publique et l’emprisonnement.

Roda de capoeira dans la Basse-Ville
de Salvador (Pierre Verger 1940)


En 1934, le président Getúlio Vargas décriminalise la pratique et la reconnaît comme un art « véritablement brésilien ». À ce moment,la pratique s’intègre au folklore et connaît une forte valorisation, notamment par les anthropologues et les nombreux touristes qui visitent Salvador chaque année. C’est aussi à ce moment que deux catégories distinctes de capoeira émergent : la Capoeira Angola et la Capoeira Régionale. Mestre Pastinha, le principal représentant de la Capoeira Angola, souhaite préserver la pratique dans sa forme traditionnelle et valoriser ses racines africaines. Pour sa part, Mestre Bimba fonde la Capoeira Régionale en intégrant des mouvements issus d’autres pratiques culturelles, visant ainsi une plus grande efficacité dans le combat.

Mestre Pastinha et ses élèves devant son académie
(Mestre Pastinha est à gauche)

Beaucoup moins pratiquée que la Capoeira Régionale, la Capoeira Angola a connu un mouvement de revitalisation durant les années 1980. Elle s’insère alors dans les revendications et stratégies du mouvement noir, qui avait été fortement réprimé durant la dictature militaire des années 60 et 70.